Enfin ! Dans quelques jours, la justice guinéenne ouvrira le procès du massacre du 28 septembre 2009 à Conakry. Un  tribunal ad hoc est construit pour la circonstance. Soit 13 ans après ces événements douloureux dans le vieux de stade de Conakry où « plus de 150 personnes ont été tuées et une centaine de femmes violées ». Selon un rapport de la communauté internationale. Ce procès historique est attendu à la fin de ce mercredi. Cette nouvelle est accueillie comme un ouf de soulagement par les victimes et leurs familles.

Le résultat d’une lutte ardue

Il a fallu plusieurs années d’attente et de lutte menée par les associations des droits de l’homme, dont l’Association des Victimes, Parents et Amis (AVIPA) avec pour présidente, Asmaou DIALLO. Cette brave femme incarne et symbolise ce noble combat pour la manifestation de la vérité dans ce dossier brûlant et qui peine à cicatriser les plaies de nombreuses familles.

 Mais qui est vraiment Asmaou DIALLO ?

Son courage n’est d’égal qu’à sa conviction. Enfin, ses efforts vont pour aboutir au procès le plus attendu de l’histoire récente de la Guinée ?

Asmaou Diallo est mariée et mère de 5 enfants. Enseignante de profession, elle consacre la quasi-totalité de sa vie aux personnes privées de justice et de droits dont la plupart souffrent dans l’ombre.

Déterminée pour la cause des autres. D’où vient cette volonté ? Dame Diallo a perdu son enfant aîné, Mohamed Aly Conté au stade du 28 septembre lors de la fameuse manifestation contre la prétendue candidature de Moussa Dadis Camara aux élections de 2010.

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Jugé « inoffensif » par ses proches, Mohamed Ali Conté fut un jeune cadre-enseignant de 33 ans qui attendait la naissance de son premier enfant. Malheureusement, il ne verra pas son garçon qui a maintenant 12 ans. Cet orphelin n’a vu son Papa que sur les photos.

Deux semaines après le décès du trentenaire, sa famille dit avoir récupéré son corps décomposé (comme les autres) à la grande Mosquée Fayçal. Il avait été enterré le 2 octobre 2009 au quartier Lambanyi dans la banlieue de Conakry.

C’est suite à cette tragédie humaine au vieux stade de Conakry que dame Asmaou Diallo, s’est engagée à travers l’AVIPA pour obtenir justice en faveur des victimes.

Elle est présente sur tous les fronts pour la protection et la prise en charge effective pour les 700 victimes enregistrées par son association.

« Il y a eu beaucoup de tensions entre avocats, entre beaucoup de gens qui aimeraient me court-circuiter et jusque-là, ça continue mais c’est comme ça la vie. Quand vous essayez de rendre les choses claires, d’autres n’en veulent pas. Ils vont toujours mettre le bâton dans les roues. Mais on continue le combat » a-t-elle promis.

La tenue du procès du 28 septembre considéré comme le plus important de l’histoire judiciaire du pays sonne telle une victoire spéciale pour Dame Asmaou qui en a fait un cheval de bataille.

Au-delà de la satisfaction liée à l’annonce officielle de la date dudit procès, la présidente de l’AVIPA exige un procès équitable en présence de tous les inculpés et surtout la protection des victimes. Elle souhaite également une réparation de l’Etat en faveur des victimes dont certaines sont handicapées à vie.

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Quel que soit l’issue de l’affaire du 28 septembre, Asmaou Diallo dit avoir «  quasiment réussi sa mission ». Elle promet également de se battre dans le futur auprès des femmes et des enfants vulnérables. Comme pour dire, qu’elle reste désormais fervente « défenso-militante »  des couches chancelantes.

Ibrahima Bah

 

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