Dans un entretien accordé aux journalistes du Courrier de Conakry, dans l’enceinte du siège du Parti de l’Espoir et du Développement National (PEDN), le Responsable de Communication de ce moment politique, Mohamed Cissé a fait une analyse pointue sur la valeur de la monnaie guinéenne.

Ce spécialiste de l’analyse des politiques économiques explique comment le franc guinéen se porte et quelles sont les stratégies qu’il faut pour valoriser cette monnaie. Lisez!

« La valeur  de la monnaie est en fonction du contexte économique. c’est une monnaie qui a connu des mutations. Nous avons connu le FCFA jusqu’à un certain moment, nous avons créé le franc guinéen puis le syli avant de revenir en franc guinéen.

Aujourd’hui, on ne peut que chercher la stabilité. Parce que, ce qui fait la valeur de la monnaie c’est la production, c’est-à-dire ce qui est matérialisé dans le PIB. Plus votre monnaie est consistante, plus votre monnaie gagne en valeur. Si vous produisez une quantité considérable vous consommez une partie vous êtes obligé d’exporter; De l’exportation vous obtiendrez les devises. Ces devises constituent des offres sur le marché ça fait une pression sur la monnaie. Puisque les entreprises qui exportent payent en franc guinéen et les travailleurs payent les impôts en franc guinéen. Donc, la demande supplémentaire augmente en franc guinéen et l’offre en devise augmente et finalement le processus s’ajuste jusqu’à ce que la monnaie gagne en valeur. Aujourd’hui le taux d’inflation est sur les deux chiffres. Donc, c’est élevé. Mais ce qui importe plus, c’est sa stabilité. Donc ça peut être élevées et être stable comme ça peut être un taux bas mais instable. C’est l’instabilité qui tue l’économie.

Depuis un certain moment, on constate que le franc guinéen s’est apprécié mais aussi qu’ il s’est stabilisé à un certain niveau. Nous sommes aux alentours de 9380 et poussière sur l’Euro, pour le dollar aussi ça ventile entre 8000 et 9000. C’est raisonnable. Ce qu’il faut faire, c’est de transmettre ces acquis macroéconomiques sur les données microéconomiques de telles sortes que les prix sur l’évolution d’inflation et que le taux d’intérêt dans le système bancaire puisse s’ajuster. Parce que si le taux d’intérêt est élevé, en Guinée nous sommes dans les dizaines. On peut vous dire 15% ou 16% par an, c’est parce que le taux d’inflation est élevé. vous partez dans la zone CFA, on vous dira par exemple que le taux annuel est autour des 5 ou 6 %, on est sur un chiffre. Nous, nous sommes sur deux chiffres parce que notre taux d’inflation est élevé. Il faudrait que ces acquis de départ soient matérialisés par l’amélioration des conditions de vie et que le panier de la ménagère soit apaisé. Il faut faire en sorte qu’il y ait des facteurs de résilience pour ne pas que l’inflation importée affecte les performances internes.

Parce que si vous prenez l’inflation par le déflateur du PIB, l’inflation par l’indice du prix à la consommation vous voyez un écart. L’écart là n’est rien d’autre que l’inflation emmenée par l’augmentation  des prix à l’international. De ce point de vue, il faudrait que les ressources minières nous aident à stabiliser cela –  de telle sorte qu’on est un fonds qui permet de combler le déficit de recette. Et de donner suffisamment de fonds à l’Etat pour maintenir le même niveau de service, lorsque les exportations baisseront en termes de revenus. Donc il y a un ensemble de réformes à engager.

Normalement toute dépense sur le territoire national devrait se faire en franc guinéen pourquoi on dit que notre monnaie à un cours légal  Le cours légal voudrait dire que tout ce qui se fait en terme de transaction sur le plan national se fait dans la monnaie qui est reconnue, en Guinée c’est le franc guinéen.

Il faut lutter contre les dépenses avec les devises, c’est une manière de dire qu’on ne reconnaît pas la monnaie locale qui symbolise la souveraineté nationale.

Au niveau de notre parti le PEDN, nous avons tout un programme de société là- dessus. Cela va nous permettre non seulement de soulager les guinéens mais aussi de mettre le pays sur un chantier de croissance soutenue. »

Décrypté par Ibrahima Bah