La maison centrale de N’zérékoré est dans le collimateur des défenseurs des droits de l’homme. Ils dénoncent la surpopulation carcérale et les mauvaises  conditions de détention.

La surpopulation des détenus de plusieurs années sans jugement et la non catégorisation des prisonniers sont entre autre des tares  qui caractérisent aujourd’hui la maison centrale de N’Zérékoré. Invité mardi dans l’émission ’’Si on en parlait’’ sur Zaly Fm, le coordinateur régional de l’ONG Même Droit pour Tous ( MDT) n’a pas mâché ses mots. Pour Adrien Chérif cette maison centrale ne répond à aucun critère.

« On a souvent attiré l’attention du parquet générale sur l’état de la maison centrale de N’zérékoré. Souvent il fait la sourde oreille ou le semblant de faire quelque chose dans ce sens mais en réalité il ne fait rien. Quand on prend aujourd’hui cette maison centrale, il ne répond même pas aux normes d’une prison. D’abord c’était un magasin de stockage au temps du premier régime. Et quand on l’a érigé en prison, c’était prévu pour une capacité de 50 prisonniers. Mais selon les dernières statistiques du mois de mars derniers que nous possédons, ce sont aujourd’hui, 306 prisonniers qui sont détenus là-bas. Plus de cela, toutes les prisons dignes du nom sont divisées en des quartiers. Il y a le quartier des mineurs, le quartier des hommes et le quartier des femmes. C’est la même chose au niveau des détenus et il y a les jugés et les non jugés (ndlr : Condamné et prévenus) . Pour les jugés aussi il y a les condamnés criminels et correctionnels et ainsi de suite. Mais ici tous est mélangé. Et c’est comme ça, un mineur qui emprisonné pour avoir volé 500 fg par exemple qui vit avec plus les grand criminels  peut apprendre à devenir criminel avant sa sortie » a-t-il déploré.

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Mais pour  William Fernandez, Procureur Général près la cour d’appel de Kankan cette situation n’est pas une spécificité de la maison centrale de N’Zérékoré. C’est pourquoi, il demande l’implication de tous pour changer la donne.

« C’est vrai que la maison centrale de N’Zérékoré a beaucoup de problèmes. Mais il faut  qu’on se donne la main. Le problème de toutes les prisons de la Guinée c’est la surpopulation carcérale. Ce sont des prisons qui sont construites depuis le temps colonial. Il y a un adage  de chez nous qui dit que si un chef construit une prison, il finit sa vie dedans. Donc cela effrayé nos dirigeants, personne n’a construit de prison. Aucune prison guinéenne ne répond aux critères  internationaux ». A indiqué le procureur de la cour d’appel de Kankan qui est actuellement à N’zérékoré dans la cadre des audiences foraines.

L’état des prisons guinéennes doit interpeller les autorités, quand on sait que ces lieux constituent des centres de transformation et de rééducation des personnes qui sont en contradiction avec la loi.

Mamady 2 Camara, correspondant à N’Zérékoré

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