La participation des jeunes au processus de paix et de la prise de décisions a été l’objet d’une enquête menée par le Réseau  ouest africain des jeunes femmes leaders de Guinée (ROAJELF-Guinée) courant janvier 2019. Le rapport de recueil des données a été validé et présenté ce vendredi 22 février à Conakry lors d’une conférence de presse animée par les membres du réseau.

Pour faire ce travail, 35 volontaires ont été recrutés et formés par l’antenne guinéenne du Réseau ouest africain des jeunes femmes leaders (ROAJELF). Le recueil des données a été effectué dans les cinq communes de Conakry et les dans les régions de Boké et de Mamou.

« Nous avons pu collecter des données sur les préoccupations des citoyens, les attentes des autorités locales et leurs propositions pour une meilleure prise en compte des préoccupations des jeunes. Parmi ces préoccupations figurent le chômage, les besoins de formation et l’adaptation aux besoins du marché de l’emploi, l’ethnocentrisme et le régionalisme dans les recrutements et le refus des vielles personnes à aller à la retraite pour céder la place aux jeunes. Si les jeunes sont enclins à la violence, il y a d’autres mauvais comportements tels que le banditisme, c’est parce qu’ils sont laissés pour compte. Pour pallier ce problème, ils sollicitent la création d’emplois pour les jeunes diplômés, des formations professionnalisantes pour les autres», a affirmé la présidente de ROAJELF-Guinée, Makalé Soumah.

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L’enquête montre que les violences lors des manifestations enregistrées lors des manifestations politiques sont du fait du manque d’emploi : « Le chômage, selon les jeunes, est une des causes des violences dans ce pays. A Hafia par exemple, ils nous ont dit que beaucoup de jeunes qui sortent faire des casses pendant les manifestations ne sont pas dans des partis politiques. Ils ne se sentent pas concernés par la politique. »     Pourquoi font-ils cela alors ? « Ils sortent pour exprimer leur dégoût, une façon pour eux de s’exprimer, sauf que la violence n’est pas bonne », répond Mme Soumah, qui affirme qu’une sensibilisation a été faite dans ce sens : «La sensibilisation, c’était ça aussi le travail des volontaires. Sensibiliser les jeunes sur le contenu des résolutions 2250 et 2419 qui demandent aux Etats de pouvoir s’intéresser à la question de la jeunesse, de voir comment les jeunes veulent être impliqués dans la vie de leur nation. »

Selon les données recueillies, la participation citoyenne des jeunes au processus de paix, de sécurité, de prises de décisions, dépend notamment de l’emploi. Car, selon Makalé Soumah, le constat sur le terrain est très alarmant : « Le constat sur le terrain est alarmant. Les jeunes se sentent marginalisés, délaissés par l’Etat. Ils disent qu’ils sont sans emploi. Donc le problème de chômage est le même dans la zone de Conakry ainsi qu’à Boké et Mamou. »

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A quoi va servir ce rapport ? Selon Makalé, il va permettre au gouvernement guinéen de trouver des moyens à impliquer les jeunes dans le processus de paix et de prises de décisions : « Nous allons rapporter ce constat à UNOWAS (Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel) et le consultant va introduire cela dans le rapport qui va concerner la Guinée. Et ce rapport va être remis au gouvernement ici pour qu’il puisse voir comment est-ce qu’il peut impliquer les jeunes. »

Monique Curtis pour lecourrierdeconakry.com

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