A l’issue des vacances judiciaires marquées par le conflit entre le Garde des Sceaux, Charles et les magistrats, le procès du 28 septembre a repris ce mardi 3 octobre à Conakry.
A l’instar des précédentes audiences, c’est les victimes du massacre au stade du 28 septembre qui comparaissent à la barre du tribunal de première instance de Dixinn, délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry. L’audience a demarré avec Mamadou Kali Diallo. Ce client de la partie civile et les victimes qui lui ont succédé à la barre ont tous évoqué les agissements du Colonel Moussa Tiegboro Camara. Il était l’un des membres influents de la junte militaire en 2009.
Selon ces victimes, ce Colonel est le responsable de leurs arrestations et des violences qu’ils ont subi.
Les déclarations des victimes ont été diversement appréciées par les avocats.
Selon le conseiller de Colonel Tiégboro, Abdoulaye Keita, sans preuve, ces déclarations n’ont pas d’effet.
« Ils n’apportent aucune preuve. Maintenant j’ai une stratégie, je pose les questions c’est quand c’est nécessaire. Surtout je me base sur l’article 490, 497 et 498 du code du procédure du pénale. Donc si c’est uniquement des déclarations, sans preuve je ne vais pas poser des questions et ça ne m’intéresse pas. Il (Kali Diallo, ndr) a dit que le Colonel Tiegboro l’a torturé et l’a blessé mais il n’a pas apporté de preuve ».
Quant à Bernard Millimono, avocat de la partie civile, il estime que les déclarations des victimes sont cohérentes.
« Le plus important, il y a la cohérence dans la déclaration de notre client qui est confirmée par les déclarations des autres victimes. Pour nous ça nous réconforte. Les victimes ne mentent pas. Ils ne font que raconter ce qu’ils ont vécu et ce qu’ils ont constaté. On est satisfait du passage des victimes. »
Plus loin, il révèle pourquoi le nom de Tiegboro revient avec insistance dans ce procès criminel.
« Le nom du Colonel Tiegboro continue de revenir de manière très récurrente dans cette procédure pour deux raisons.
La première est que, il a été au stade dès les premières heures. Donc pour avoir été au stade, il est tout à fait normal que les gens citent son nom.
Deuxièmement, c’est parce que le Colonel Moussa Tiegboro a été très actif non seulement le 28 septembre mais aussi les jours qui ont suivi. Les gens ne l’accusent pas. »
Ibrahima Soya