Dans sa déposition devant la barre du tribunal criminel, le capitaine Moussa Dadis Camara explique ce qu’il avait prévu pour le 28 septembre 2009, jour du massacre au stade du même nom.
Le Capitaine affirme qu’il a voulu consacrer le 28 septembre 2009 comme une journée d’hommage aux martyrs qui ont lutté pour l’indépendance de la Guinée en 1958.
Mais suite à une invitation des sages du Fouta, il a été obligé de changer son programme. L’initiative de rendre un vibrant hommage n’a finalement pas eu lieu.
Puisqu’après son retour au Fouta le 27 septembre, il y a eu la manifestation le lendemain au stade.
« Je ne voulais pas partir au Fouta, mais si je refusais les sages vont dire que c’est parce que ce n’est pas leur fils. C’est ce qui m’a obligé moralement à aller et l’objectif que je me suis assigné ne pouvais pas avoir lieu ».
Poursuivant sa narration, le président de la transition de 2008, affirme que lorsqu’il a voulu se rendre au stade qu’il a été aussitôt empêché par son aide de camp Toumba.
« A 11 h Joseph Makambo me dit qu’il parait, il y a une grande manifestation, peut-être ce jour-là même que j’allais trouver la mort avant que Toumba ne tire sur moi. Je sors de mon bureau. Je dis je vais aller calmer la population puisque je me dis que cette population avait la sympathie pour moi. Le même Toumba m’oblige à revenir à mon bureau. Comme je n’ai pas retrouvé les clés, je n’avais plus de choix. C’est ainsi que je me retourné au bureau », dit-il avant d’expliquer pourquoi, il n’a pas arrêté son aide de camp qui s’est rendu au stade sans son feu vert.
« Dans le bureau, on vient me dire qu’il y a un groupe qui est partie au stade. Ce groupe était conduit par Toumba. J’étais furieux, je me suis dit l’aide de camp qui me demande de rester dans ma chambre s’est retrouvé au stade. Dans la colère je me suis dit il faut que l’arrête. En toute sincérité j’allais l’arrêté. Mais quand il est revenu ce qui a fait que je ne lui ai pas arrêté quand il est revenu. Il y a un habit qu’on appelle parka avec lequel, il dissimile les grenades. Lorsque je l’ai vu dans cette position, il a donné des explications en disant ‘’je suis allé sauver les leaders’’. J’ai compris que je ne pouvais par l’arrêter. Il a un arsenal avec lui. J’ai dit, on va saisir les nations unis pour ce qui vient de se passer au stade. C’est pour une question de transparence. J’ai créé une commission nationale et une commission indépendante… »
Concernant toujours cette volonté d’arrêter Aboubacar Sidiki Diakité, Moussa Dadis Camara confirme que c’est lui qui avait empêcher le Colonel Claude Pivi de passer à l’acte.
Ibrahima Bah