Le président du Rwanda, Paul Kagame, a annoncé qu’il allait être candidat à un quatrième mandat lors de l’élection présidentielle prévue l’an prochain dans ce pays de la région des Grands Lacs.
« Je suis heureux de la confiance que les Rwandais me témoignent. Je les servirai toujours, tant quand je le pourrai. Oui, je suis bel et bien candidat ». C’est par cette déclaration au magazine francophone Jeune Afrique que le président Paul Kagame a annoncé qu’il se briguerait un quatrième mandat en août 2024.
Jusqu’à présent, Paul Kagame n’avait pas ouvertement exprimé ses intentions. Il avait déjà procédé à des amendements constitutionnels controversés qui lui avaient permis d’obtenir un troisième mandat et pourraient lui permettre de gouverner jusqu’en 2034.
Ancien chef rebelle, Paul Kagame est le dirigeant de facto du pays depuis la fin du génocide de 1994. Il a été reconduit au pouvoir – avec plus de 90 % des voix – lors des élections de 2003, 2010 et 2017.
« J’envisage de me présenter pour 20 ans de plus, je n’ai aucun problème avec ça », avait répondu Paul Kagame dans une interview à France 24 en juillet 2022. « Les élections sont l’occasion pour les gens de choisir ».
Seul le chef du Parti vert de l’opposition, Frank Habineza, avait annoncé sa candidature pour 2024. L’annonce du président Kagame « n’est pas une surprise », a-t-il déclaré à l’AFP.
« Nous n’avons pas peur de lui, nous améliorons notre organisation en tant que parti politique pour mener une meilleure campagne qu’en 2017. Nous sommes confiants », a-t-il ajouté. « La démocratie est un combat, c’est pourquoi nous continuerons à lutter démocratiquement pour l’espace politique et la démocratie, l’État de droit et les droits de l’homme au Rwanda. »
« Prisonniers dans leur propre pays »
Le Rwanda se présente comme l’un des pays les plus stables du continent africain, mais plusieurs groupes de défense des droits humains accusent Paul Kagame de gouverner dans un climat de peur, étouffant la dissidence et la liberté d’expression.
En 2021, Paul Rusesabagina, héros du film « Hôtel Rwanda » et critique virulent de Kagame, a été condamné à 25 ans de prison pour « terrorisme », après son arrestation l’année précédente dans des circonstances troubles. En exil aux États-Unis et en Belgique depuis 1996, il avait été arrêté à Kigali, à la descente d’un avion qu’il pensait à destination du Burundi. Sa famille a qualifié cette opération d’enlèvement.
Le Rwanda se présente comme l’un des pays les plus stables du continent africain, mais plusieurs groupes de défense des droits humains accusent Paul Kagame de gouverner dans un climat de peur, étouffant la dissidence et la liberté d’expression.
En 2021, Paul Rusesabagina, héros du film « Hôtel Rwanda » et critique virulent de Kagame, a été condamné à 25 ans de prison pour « terrorisme », après son arrestation l’année précédente dans des circonstances troubles. En exil aux États-Unis et en Belgique depuis 1996, il avait été arrêté à Kigali, à la descente d’un avion qu’il pensait à destination du Burundi. Sa famille a qualifié cette opération d’enlèvement.
Le gouvernement rwandais avait affirmé que l’arrestation était « légale », admettant avoir « facilité » le transport de Paul Rusesabagina en finançant cette opération. Libéré de prison en mars 2023 et envoyé aux États-Unis après une grâce présidentielle, il a publié un message vidéo en juillet, affirmant que les Rwandais étaient « prisonniers dans leur propre pays ».
Le Rwanda est classé 131e (sur 180 pays) au classement mondial de la liberté de la presse 2023 établi par Reporters sans frontières.
(AFP)