C’est suite à une réunion extraordinaire de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) tenue hier jeudi 16 septembre 2021, consacrée uniquement sur la situation sociopolitique de la Guinée que les différents chefs d’État Ouest africains ont pris des décisions pour la junte militaire guinéenne.
Parmi ces décisions figurent la libération immédiate et sans conditions du président déchu le Pr Alpha Condé, d’une transition de 6 mois et l’envoi d’une délégation à Conakry pour tenter de faire fléchir la junte militaire. Mais cette décision de la CEDEAO est mal accueillie par certains citoyens de Conakry qui accusent l’organisation ouest africaine d’être contre les intérêts de la Guinée.
Ce vendredi 17 novembre 2021, une délégation de haut niveau atterrit sur le tarmac de l’aéroport international de Conakry-Gbessia. Une délégation composée des présidents ivoirien Alassane Ouattara et ghanéen Nana Akufo.
Devant l’aéroport, des citoyens fortement mobilisés avec des pancartes en mains où on peut lire « La CEDEAO est une association des chefs d’État » ; « Force au peuple ! » ; « La CEDEAO ne décide pas à la place de la Guinée » ; « La Guinée appartient aux Guinéens » ; « 63 ans d’indépendance assumée ».
Moussa Condé, membre du collectif des jeunes pour une transition réussie, apaisée et inclusive, est l’un des manifestants. Il explique ses motivations : « Pour nous peuple souverain de Guinée, nous pensons qu’il ne faudrait plus accepter l’exigence de la CEDEAO quant au « diktat » imposé à notre agenda. Nous pensons plus à une transition réussie. Cela exige de nous définir les objectifs, de savoir les missions assignées, de comprendre les moyens qui doivent être mises à disposition afin d’atteindre ces objectifs. Six mois avec quels moyens ? Avec quel objectif ? Avec quelle mission ? Donc avant d’imposer au peuple de Guinée ses sanctions, la CEDEAO devait attendre les conclusions des concertations nationales qui sont en cours. Nous sommes mobilisés pour prouver à la face du monde que nous avons adhéré aux engagements et aux déclarations de la junte quant à la refondation de notre État et nous savons mieux que quiconque les problèmes auxquels la société guinéenne est confrontée. Nous voulons une solution guinéenne aux problèmes guinéens. C’est en ce là que nous sommes sortis accueillir nos invités pour leur dire que nous aussi nous avons notre voix à dire. Et notre démarche doit être celle la plus responsable, la plus respectable qui est la voie du peuple de Guinée. »
Au moment où nous mettons en ligne cet article, les nouvelles autorités de la Guinée à la tête le colonel Mamady Doumbouya est en concertation à l’hôtel Sheraton Grand Conakry.
Ibrahima Foulamory Bah pour lecourrierdeconakry.com
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