Le nouveau ministre de l’enseignement pré universitaire et de l’alphabétisation, Ibrahima Kalil Konaté a annoncé lundi 10 avril 2017 la suppression des notes de cours dans les différents examens nationaux.
24 heure après cette déclarations, des réactions se font entendre tant au niveau des élèves qu’au niveau des chefs d’établissement. A N’zérékoré, les sentiments sont partagés entre inquiétude et satisfaction a constaté sur place lecourrierdeconakry à travers son correspondant.
Cette décision du ministre Ibrahima Kalil Konaté est au cœur de tous les débats à N’Zérékoré. Chez la plupart des élèves surtout des candidats, c’est la peur et l’inquiétude. Rencontrée au groupe scolaire Mariame Lamah, une élève de la dixième année se dit découragée par cette nouvelle.
« Je suis découragée pour ça parce que c’est sur ces notes de cours là que nous nous basions » confie- Hélène Lamah.
« Cette annulation systématique des notes de cours va peser sur les élèves. Ça nous oblige de rattacher les ceintures. Mais là où ce n’est pas intéressant pour moi, c’est le fait que ça va décourager les élèves à faire les évaluations parce qu’on faisait des interrogations juste pour avoir des notes de cours » déplore Silvain Loua candidat au BAC au groupe scolaire Mariame Lamah.
Quant aux encadreurs, ils apprécient pour la plupart cette décision. Car pensent-ils, elle va pousser les élèves à mieux apprendre les leçons.
« L’annulation des notes de cours, je dirai que c’est vraiment salutaire. On a constaté que certains chefs d’établissement cherchaient à gonfler les notes de leurs candidats pour que ceux-ci puissent avoir le BAC et voir même être boursiers, alors qu’ils n’ont pas de niveau » se réjouit Madame Koly Zoumanigui, proviseur du lycée Général Lansana Conté.
Labilé Béavogui, censeur du Lycée Mariame Lamah, lui aussi salue cette décision. Mais cependant il n’apprécie pas la façon dont elle a été prise. Pour lui, il ne fallait pas informer les élèves.
« On a vu que ces notes faisaient que certains qui n’avaient pas le niveau arrivaient à décrocher leur BAC. Donc quand on annule ça va permettre aux élèves de réviser et d’avoir le niveau réel. Maintenant que c’est officiel, ça va créer une difficulté à un certain niveau. Les élèves qui ne sont pas conscients peuvent abandonner les évaluations. Ils peuvent même ne pas venir à l’école parce que pour eux comme les notes ne sont pas prises en compte, ils peuvent vaquer à leurs affaires. Ils vont rester dans ça. L’examen va trouver qu’ils ne sont pas prêts. Et ça va encore aggraver l’échec. Le mieux était que les autorités informent la base et qu’on gère de façon sécrète » a-t-il lancé.
Cette décision pourrait-elle mettre fin au marchandage des notes. Rien n’est moins sûr.
Mamady 2 Camara, correspondant à N’zérékoré