Toute manœuvre qui consisterait à faire croire que c’est le nombre de partis politiques qui constitue le facteur encourageant de l’ethnocentrisme et un frein à la démocratie et au développement, relève d’une mauvaise foi qui cache un projet de manipulation.
L’histoire de notre pays nous a démontré que si la restriction du nombre de partis politiques pouvait développer la Guinée et unir ses citoyens, le PDG-RDA, parti unique, l’aurait fait pendant 26 ans de règne absolu.
Alors ce n’est nullement pas le multipartisme intégral qui pose problème. C’est plutôt la mauvaise application des règles de la compétition politique. Et cette responsabilité est dévolue à l’État qui, au lieu de bien jouer son rôle, prend des positions partisanes dans le jeu politique selon les intérêts malsains des dirigeants au détriment de la démocratie.
En tout état de cause, c’est pitoyable pour des pseudo-intellectuels de faire croire que le bipartisme s’impose par des lois et restrictions. Ce système a toujours été le résultat de plusieurs décennies d’expérience démocratique et de compétitions électorales.
En fait, le processus de décantation basé sur la maturité des électeurs, favorise l’émergence de deux tendances ou partis ultra dominants. Mais cela ne signifie pas l’inexistence de plusieurs autres partis qui reflètent des courants idéologiques pour animer la vie politique locale et effectuer des choix de ralliement circonstanciel aux élections nationales.
Quoi qu’il en soit, c’est universellement connu qu’un système politique démocratique ne se crée pas par des décisions autoritaires. Mais plutôt par des pratiques incitatives et des approches concertées ; d’où l’intérêt du débat constructif entre acteurs compétents et de bonne foi.
Alors pour ceux qui mijotent un projet de stigmatisation des partis politiques et une remise en cause du multipartisme intégral, ils seront démasqués avant d’être déroutés.
La seule manière crédible de tester le choix des Guinéens est de leur donner l’opportunité de s’exprimer par des élections libres et transparentes, au lieu de leur prêter une opinion à travers des faux rapports de consultation.
Aliou BAH