L’ancien responsable de communication de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) Ousmane Gaoual Diallo, sort de sa réserve pour annoncer officiellement sa candidature à la tête du parti dirigé par Cellou Dalein Diallo. Il l’a fait savoir lors d’une émission à grande écoute de nos confrères de FIM FM.
Selon ce cadre exclu de l’UFDG, Ousmane Gaoual Diallo « Gorko Soussaï », Cellou Dalein Diallo aurait pris la place de quelqu’un d’autre comme tous les autres leaders politiques qui se sont succédés à la tête du parti. C’est pourquoi, se justifie t-il, cette tradition doit être encouragée.
« L’UFDG a tout intérêt à apaiser le débat et à l’organiser de façon à ce que les guinéens puissent arbitrer entre Cellou Dalein et moi Ousmane Gaoual Diallo qui veut être à sa place de façon légitime. Lorsqu’on dit, qu’on n’a une voix différente de celle portée par Cellou Dalein et qu’on doit être exclu, est-ce que c’est democratique? Cela doit être très effrayant pour les guinéens. Parce que ça voudrait dire que demain, il n’admettra pas l’opposition dans le pays. S’il n’est pas capable d’admettre une opposition au sein du parti, d’organiser de façon sereine les débats à l’intérieur du parti pour que les militants arbitrent et que dès que vous dites que vous voulez quelque chose que Cellou croit que ça lui appartient vous êtes considéré comme un traître, vous devez être exclu, ce n’est pas ça que les guinéens attendent. »
Il poursuit son intervention tout en affirmant quand même qu’il n’est pas candidat aux élections présidentielles et pour lui, sa candidature pour être la tête de l’UFDG n’a rien à voir avec la candidature pour diriger le parti. Et ce n’est pas le président du parti précise t-il qui est le candidat forcément aux élections présidentielles.
« Moi je ne suis pas candidat aux élections présidentielles. Ça n’a rien à voir avec la candidature pour diriger le parti. Ce n’est pas le président du parti qui est le candidat aux élections présidentielles. C’est deux choses qui sont différentes. C’est pour cela qu’il y a un congrès d’investiture à l’approche des élections, on choisit le candidat qui peut même être quelqu’un qui n’est pas de l’UFDG. L’UFDG est libre de choisir quelqu’un qui doit porter ses couleurs ce n’est pas automatique qu’on cumule le poste de président et le poste de candidat de parti. Et cette différence que les militants doivent comprendre. »
S’agissant de son exclusion du parti, le ministre des postes des télécommunications et de l’économie numérique dénonce une violation des procédures. Il accuse à cette occasion le président de l’UFDG et certains cadres du parti de l’exclure sans fondement juridique.
« J’ai entendu Fodé Oussou dire qu’il est exclu du parti. Mais pourquoi il est exclu parce que tout simplement j’ai exprimé cette volonté là. Pour dire qu’il est temps que ça change à la tête de l’UFDG et que sa direction change. Parce que nous sommes dans la mauvaise direction, le mauvais schéma. Mais moi je m’attendais qu’on organise ce débat. Nous sommes un parti libéral. Et dans le libéralisme, la liberté est de mise. Le droit est un principe de gouvernance, ça veut dire que les textes du parti devraient être encadrés pour qu’il y ait un débat serein. On ne doit pas dire que parce qu’ on veut être président, on est maudit, on doit être exclu! Ça c’est très effrayant pour la Guinée. Il faut que la société civile en parle de ça. Ceux qui veulent nous gouverner demain dans la démocratie doivent montrer leur comportement de démocrate quand ils sont à la tête des partis politiques. Sinon on a déjà vu que des exemples. »
Répondant aux questionnaires des chroniqueurs de l’émission si Cellou Dalein n’est pas un démocrate ? L’actuel porte-parole du gouvernement de la transition répond « En tout cas, son attitude aujourd’hui ne le prouve pas. Si son comportement est d’exclure les gens qui pensent différemment que lui, il n’est pas un démocrate. Et ce n’est pas le comportement des démocrates. Dans une démocratie, dans un État de droit, quand on accuse les gens, on leur donne la possibilité de se défendre, avant de les sanctionner »
Ibrahima Foulamory Bah pour lecourrierdeconakry.com