Le Tribunal criminel de Dixinn a enfin rendu son verdict dans le procès relatif aux événements douloureux du 28 septembre 2009 intervenus au stade éponyme. Comme toute décision de justice celle-là a sans doute fait des heureux et des malheureux. D’aucune sont satisfaits et d’autres non. Sur un autre plan, il faut admettre que ce procès n’a pas permis d’éclaircir un certain nombre d’éléments.

En tout état de cause, il y aura un procès en appel même si les règles devant la juridiction d’appel ne sont pas identiques à celles devant la juridiction de première instance. Et puisque certains accusés auraient déjà fait appel du jugement, une grâce ne pourrait pas intervenir à ce stade, du point de vue strict du droit.

Mais au-delà de ces considérations, on peut saluer la tenue de ce procès, quelles que soient les raisons profondes qui ont sous-tendu la démarche des autorités de la transition qui ont tout mis en œuvre pour qu’il (le procès) se tienne. Ont-elles voulu à travers ce procès sonné le glas de l’impunité ? Ont-elles cherché tout simplement à polir leur image auprès de la communauté internationale et à séduire celle-ci après le coup d’État du 5 septembre 2021 ?
On pourrait en débattre longuement.

Il faut rappeler en effet que le Président Alpha Condé n’avait pas fait montre de bonne volonté au sujet de l’organisation de ce procès.C’est le moins qu’on puisse dire.

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De nombreux enseignements peuvent être tirés de ce procès. Le principal est que, aujourd’hui plus qu’hier et demain plus qu’aujourdhui, l’impunité n’est et ne sera garantie à aucun dirigeant. Pendant 11 ans, le Président Alpha Condé a relégué aux second plan ce dossier. Interrogé sur le retard dans l’organisation du procès dit du  » 28-septembre », il avait déclaré que sa priorité était de donner de l’eau et de l’électricité aux guinéens.

Et puisque, à travers la qualification de crime contre l’humanité, il est possible d’atteindre d’autres sujets pénaux même si les auteurs matériels des infractions ne sont pas identifiés ou ne sont pas identifiables, c’est un grand espoir pour toutes les victimes de crimes d’État, un signal fort et un avertissement sans équivoque pour tous les dirigeants. Même si on peut avoir parfois des raisons – fondées ou non – de douter que ce soit l’objectif premier de la débauche d’énergie constatée dans la tenue du procès.

Me Mohamed Traoré
Ancien Bâtonnier
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