Le viol est devenue un fait récurrent à Conakry et à l’intérieur du pays. Pourtant, l’acte est condamné par le code pénal.
Dans l’article 268 de 5 à 10 ans et 10 à 20 ans lorsqu’il a entraîné une mutilation ou est un viol sur mineure de moins de 18 ans ou une personne dont la vulnérabilité due à son âge, à une déperdition mentale.
Malgré ces dispositions légales, le viol en Guinée a encore du chemin devant lui. Car de nombreux cas de viols sont enregistrés non seulement à Conakry mais aussi à l’intérieur du pays.
Selon Moussa Yéro BAH, activiste et présidente de l’ONG Femmes, Développement et Droits Humains en Guinée (F2DH), il ne se passe pas une semaine sans qu’on enregistre au moins 3 cas au sein de son ONG :
« C’est une triste réalité. Je vous dis pratiquement, au niveau de notre ONG, il ne se passe pas une semaine sans que nous n’enregistrions au moins 3 cas de viols. Et ça c’est à tous les âges notamment les vieilles personnes les mineures qui sont les victimes des violences sexuelles. Le véritable travail que nous faisons sur le terrain est l’appui aux victimes. Ces appuis peuvent être non seulement financiers mais aussi social ».
Pour freiner ce phénomène, la présidente du Mouvement des Femmes de Guinée pour la Paix, Madina Daff préoccupé propose un certain nombre de mesures : « Mon rêve dans le cadre de la violence faites aux jeunes filles et les cas de viols répétitifs sur est que les ministères de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur instaurent les clubs de Karaté du primaire au secondaire jusqu’à l’université en passant par le lycée pour le self défense des filles. Parce que si une fille de 5 ans voit un gaillard sortir son histoire pour venir vers elle, on ne peut pas imaginer ce qui pourrait arriver à cet enfant, ce n’est pas une destruction physique qui est là c’est psychologique, car cet enfant est détruit à vie. Donc, à mon avis on ne peut pas prendre ça à des condamnations simples. On ne doit pas attendre que ça se passe pour soigner, il faut prévenir et l’Etat a cette obligation d’où l’implication de trois départements à ce niveau pour limiter les cas de viols, ce sont les départements de l’action sociale, celui de l’éducation et de la justice ; c’est-à-dire la prévention, la sensibilisation et puis la sanction ».
Pour madame Madina Daff : « il faudrait que ces trois départements harmonisent leurs efforts et fassent un battage médiatique autour de ces pratiques courantes. Cela donnera à réfléchir à un maniaque deux fois avant de venir vers une petite fille et qu’il ait des cas qui servent d’exemples. Mais malheureusement la société civile est à côté de ce qu’elle doit faire, sinon elle aurait pu dénoncer ces pratiques et proposer des solutions à l’Etat qui à son tour doit prendre des mesures qui s’imposent concernant la chose », a-t-elle déplorée.
En ce qui concerne des sanctions qui sont infligées aux présumés auteurs de viol, celles-ci dépendent de la gravité des actes commis en tenant compte de l’appréciation des juges. Car en matière pénale, il y a toujours la situation atténuante et aggravante a laissé entendre Abdoul Aziz DIALLO, responsable à Amnesty International et professeur de Droit dans les universités guinéennes : « A l’article 268 du code pénal, c’est puni de la réclusion criminelle de 5 à 10 ans et 10 à 20 ans lorsqu’il a entraîné une mutilation ou une infirmité fermement et lorsqu’il est commis sur une mineure de moins de 18 ans ou sur une personne dont la vulnérabilité est dû à son âge, une maladie ou déperdition mentale. Et à l’article 269, le viol est puni de la réclusion criminelle à perpétuité lorsqu’il est précédé, accompagné ou suivi de tortures ou d’actes de barbaries ou lorsqu’il a entraîné la mort de la victime. Et l’article 270 précise que la tentative de viol est punie comme le viol lui-même » a-t-il cité.
Oumar M’Böh pour le courrierdeconakry.com
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