La polémique enfle sur la toile depuis le décret du président de la République qui donne le nom du ‘’griot électrique’’ Mory Kanté à l’institut supérieur des arts de Guinée (ISAG) .

Décédé le 22 mai dernier à Conakry, Mory Kanté est immortalisé par un décret du président de la république diffusé le soir du 27 mai au journal télévisé. L’Institut supérieur des Art de Guinée (ISAG) devient Institut Supérieur des Arts Mory Kanté (ISAMK).

Cette décision du chef de l’Etat intervient au lendemain de l’inhumation de l’artiste qui a porté le flambeau de la Guinée et de la culture africaine à l’international avec plusieurs disques d’or.

Au regard du temps qui s’est écoulé entre le décès et cet hommage à titre posthume, il semble qu’il n’y a pas eu une large concertation entre les différents acteurs de la culture.

Faudrait-il y voir une réaction ? « Pourquoi ne pas achever l’œuvre qu’il avait entamé en parachevant le complexe Morykantéya.  Avec ce projet, Mory Kanté voulait faire rayonner la Guinée et donner aux artistes guinéens l’opportunité de réaliser chez eux des œuvres artistiques universelles » affirme Fatoumata Condé, habitante de Conakry.

La décision du chef de l’Etat peut être perçue comme une réaction à la pression des réseaux sociaux et des attentes d’une partie des citoyens.

« Mory Kanté mérite bien cet hommage même si c’est après sa mort. Le président l’avait déjà décoré mais ce n’était pas suffisant. C’est un homme de culture et connu. Il mérite de porter le nom d’une telle œuvre » commente Lanfia Camara, chauffeur de taxis à Conakry.

Le journaliste, scénariste Hassan Hilla Sylla a réagi sur sa page Facebook en ces termes : « L’ISAK a été créé en 2003 par Siba Fassou »

Cet ancien étudiant de l’ISAG est de ceux-là qui pensent que cet honneur devait revenir au dramaturge et metteur en scène Siba Fassou, fondateur de l’ISAG.

 

Le nom de Mory Kanté, une opportunité pour l’ISAG de sortir de l’ombre

L’artiste a bien marqué son temps. Le Guinéen dont la notoriété dépasse les frontières de la Guinée natale a crispé les cœurs après l’annonce de son décès. Tous les continents lui ont rendu hommage.

Arthur Kolié, Réalisateur

Si l’ISAK porte son nom désormais. Pourquoi ne pas saisir l’opportunité pour faire connaitre cette école méconnue selon le réalisateur guinéo belge Arthure Kolié.

« C’est une excellente opportunité pour l’ISAG. Siba Fassou a créé cet institut. Si son œuvre porte le nom de Mory Kanté, c’est aussi un bel hommage à Fassou pace qu’il est encore en vie.  L’ISAG n’est pas connu en dehors de la Guinée. Avec le nom de Mory Kanté, il attirera l’attention du monde entier. C’est une double opportunité.  C’est peut-être l’occasion d’attirer plus d’investissement puisqu’il n’y en pas souvent au profit de la culture en Guinée. »

Pour Arthur Kolié, il y a encore la possibilité de créer d’autres instituts à travers la Guinée qui porteront le nom de Siba Fassou.

Mamey Mamy