La vidéo qui a choqué plus d’un internaute guinéen  sur les réseaux sociaux émane de ‘’Moussa Thiégboro Kaba’’, Agent de l’armée guinéenne qui selon son profil facebook a fréquenté le lycée kipé et habite à Taouyah.

Fièrd’appartenir aux rangers, corps d’élite de l’armée guinéenne (ndlr : chose à vérifier), l’homme a posté plusieurs scènes de torture comme trophée de guerre dont une ou l’on voit des jeunes attachés les uns contre les autres.

Malgré le communiqué du gouvernement guinéen qui s’indigne, cette vidéo est bien la preuve éloquente que la torture existe comme elle l’a toujours été en Guinée.

La manière forte est encore utilisé par des hommes qui agissent au nom de la loi pour  faire cracher le morceau aux présumés auteurs d’actes criminels ou délits de droit commun. Des  interrogatoires musclés avec intention d’humilier.

Dans la vidéo qui fait débat, on voit un jeune homme attaché sur un bois à la méthode ‘’Brochette’’. Attaché de façon à laisser apparaitre ces parties génitales, la victime de torture subit un interrogatoire indigne d’une armée dite républicaine. Ces images horribles et révoltantes ont fait le tour des réseaux sociaux jusqu’à tomber dans le champ de vision du gouvernement qui s’est senti obligé de réagir.

« Le Gouvernement de la République de Guinée, garante des libertés et de l’Etat de droit, rappelle que si ces faits sont avérés, cela constituerait une violation grave des droits humains et les auteurs seront poursuivis et sanctionnés conformément à la Loi. » peut-on  lire dans le communiqué du gouvernement

 

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Pourtant, lors des différentes sessions de la Cour d’Assises, plusieurs accusés soutiennent avoir fait des aveux sous la torture. Mais que vaut la parole d’un présumé voleur face à ses bourreaux portant les symboles de l’Etat ?

En 2014, dans son rapport ‘’Torture et impunité en Guinée’’,  l’ONG française ‘’Action des chrétiens pour l’abolition de  la Torture’’ (ACAT) incriminait la Guinée avec preuves à l’appui.

« En Guinée, la plupart des enquêtes de police et de gendarmerie sont menées en violation des règles de procédures judiciaires. Faute de moyens matériels leur permettant de recourir à une expertise technique et scientifique de qualité, les agents responsables de l’application de la loi ne cherchent qu’à recueillir des aveux du suspect considéré, dès son arrestation, comme coupable. Le principe de la présomption d’innocence n’est pas respecté. Dès lors, pour obtenir l’auto-incrimination de ces personnes, les policiers et les gendarmes usent de moyens non légaux : arrestations et détentions arbitraires, menaces et mauvais traitements. Les personnes qui s’acharnent à proclamer leur innocence peuvent faire l’objet de violences et, dans certains cas, de tortures. La torture n’est toutefois pas systématiquement utilisée, mais elle reste une pratique courante, voire ordinaire, à l’encontre des personnes arrêtées pour allégation de crimes graves. » Pouvait-on lire dans ce rapport.

 Une pratique connue de tous et tolérée. Les organisations de défense des droits de l’Homme ont très souvent  dénoncé la torture et porté plainte sans jamais obtenir gain de cause.

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L’ONG ‘’Les Mêmes Droits pour Tous ‘’(MDT)  a déposé plusieurs plaintes afin de poursuivre des auteurs de tortures sans succès

Ce film de Moussa Thiégboro Kaba servira peut être  de preuve afin que les auteurs puissent être poursuivi. En tous les cas, la police guinéenne promet une enquête impartiale. Tiendra-t-elle promesse ?

 

Mamey Malé

Contact@lecourrierdeconakry.com

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