Cécé Théa est le nouveau président de l’Association Professionnelle des Courtiers d’Assurances et de Réassurances de Guinée (APCAR). Fondée en 2012, l’APCAR est composée de 59 membres qui comptent désormais sur Cécé Théa pour redynamiser la corporation.

Dans une interview exclusive accordée à notre rédaction, le directeur général de SAFRICAR SA a décliné ses ambitions en faveur des courtiers d’assurances et de réassurances de Guinée. Eclairage dans cet entretien !

Vous étiez trois candidats au poste de président. Finalement vous êtes élu avec 37 voix sur 41. Selon vous qu’est-ce qui a motivé ce choix des membres statutaires ?

Les courtiers ont récompensé le travail bien fait. L’APCAR a une longue histoire. Ils ont vu l’effort que nous avons fait sur le terrain pour mobiliser 59 courtiers. Vous n’êtes pas sans savoir que c’est depuis 2012 cette association existe. Il fallait travailler, il fallait fournir beaucoup d’énergies, il fallait faire beaucoup de sacrifices. Vous imaginez, vous travailler sans budget, il n’y a pas de cotisation mais vous tenez. Nous avons vu ça ailleurs, nous avons vu comment les associations professionnelles font avancer leur pays. Il fallait que nous nous battions pour que notre association puisse être redynamiser. Je me dis c’est juste une récompense et une reconnaissance de la part des courtiers de la Guinée.

Quelques sont vos ambitions pour les courtiers d’assurances et de réassurances de Guinée ?

Concrètement, nous avons beaucoup de perspectives. D’abord, il y a un manque criard de formation des courtiers. Nous allons avoir dans quelle mesure nous pouvons organiser des séances de formation pour que les courtiers guinéens soient au même niveau que les autres courtiers de l’Afrique.

Notre association dès qu’elle a été mise en place, nous avons adhéré à la fédération inter africain des assureurs (FIAC) qui regroupe 14 pays. Nous envisageons de recevoir toute la FIAC pour organiser une Assemblée Générale. Cela va permettre aux courtiers de se faire des relations avec leurs pairs de la sous-région, de participer à des formations qui seront organisées au cours de l’assemblée – sans compter que le secteur touristique va tirer des profits. Il y en a qui vont acheter des produits artisanaux et ça va toujours faire avancer notre pays.

Nous avons maintenant un bureau composé essentiellement de jeunes qui sont très dynamiques et qui sont professionnels. Nous allons organiser souvent des rencontres avec l’APCAR pour voir dans quelle mesure nous pouvons surmonter les difficultés. Très bientôt, nous allons mettre en place un site internet de l’APCAR qui va rapporter toutes les informations liées aux courtiers de la Guinée. On va aussi organiser des activités génératrices de revenus pour ne pas trop compter sur la cotisation des courtiers. Nous avons beaucoup de choses avec la nouvelle équipe. Nous voulons avancer vers la nouvelle technologie avec la digitalisation des produits d’assurances. Il faut essayer de prendre les dispositions pour que les courtiers soient au même niveau de digitalisation que les autres pays ; faire en sorte que les courtiers guinéens ne soient pas en marge. Bref, nous avons beaucoup de d’initiatives que nous envisageons de mettre en œuvre pour faire avancer ce métier.

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Au sein du bureau exécutif, on constate la présence massive des jeunes…

Bien sûr, au sein de notre bureau l’équipe est composée essentiellement de jeunes dynamiques qui ont des aspirations.  D’ici les 5 ans, ces jeunes seront bien outillés pour pouvoir continuer le chemin que nous avons eu à défricher. C’est ce qui fait que nous avons une équipe jeune pour apprendre et continuer à faire ce que nous avons commencé.

Pouvez-vous nous expliquer comment cette association a été créée ?

L’APCAR a été créée en 2011 suite à mon voyage à Lomé pour participer à une assemblée générale de la fédération interafricaine des assureurs conseils (FIAC). A l’époque j’étais partie faire adhérer notre société SAFRICAR SA à cette association interafricaine des courtiers d’assurance. Mais après avoir fait adhérer SAFRICAR beaucoup n’étaient pas d’accord que SAFRICAR soit là parce que la Guinée n’avait pas d’association professionnelle. La Guinée n’est même pas membre de la Conférence interafricaine des marchés d’assurances (CIMA). Difficilement SAFRICA a été accepté au sein de cette association.

Dès que je suis revenu ici (Guinée), je me suis mis à la tâche. Passer de bureau en bureau, de courtier en courtier pour expliquer ce que j’ai eu comme difficulté à Lomé et les amener à faire cette association. C’est à partir de là que nous avons créé cette association.

Depuis cette époque, on apprend que l’association n’a jamais tenu une assemblée générale jusqu’en 2022. Quelles sont les véritables raisons ?

Depuis la création, il n’y a pas eu d’assemblée générale parce que difficilement les gens se mobilisent. Quand vous envoyez les courriels pour les projets de statuts, les gens sont généralement inertes. Cette fois ci avec la pression et les recommandations de la banque centrale, cela nous a donné la force de pouvoir les mobiliser pour que nous fassions cette assemblée. Nous avons déjà tenu une première assemblée le 28 octobre dernier.

Qu’est-ce qu’on peut retenir de la première Assemblée Générale ?

Cette assemblée du 28 octobre 2022 a consisté à approuver le rapport financier et moral, et adopter les nouveaux statuts en tenant compte des réalités actuelles. Une commission a été mise en place pour recevoir les candidatures en vue d’organiser une élection.

Quels sont les textes qui ont été amendés ?

Il y avait de grands problèmes qui étaient là. Il y a la durée du mandat qui est passé de 3 ans à 5 ans. Il y avait aussi un grand problème au niveau de la cotisation. Nous nous sommes dit, qu’est-ce qui s’est passé ? La cotisation est fixée à tel montant, pourquoi les gens ne payent pas. C’est parce que c’est trop ou quoi ? Alors dans les amendements, les nouvelles cotisations ont été fixées. La cotisation c’est 1.500.000 gnf par courtier et les frais d’adhésion sont fixés à 500.000 gnf.

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Quelles sont les conditions d’adhésions ?

Il faut que le courtier obtienne un agrément délivré par la banque de la centrale de la république de Guinée. Une fois que l’intéressé à ce document il est d’office membre de l’APCAR. Actuellement l’association compte 59 membres.

Justement, quel rapport existe entre l’APCAR et l’Etat ?

Tous les courtiers de la Guinée et les compagnies d’assurances sont agréés par la banque centrale. En principe ? Chaque année du mois de juin, les associations professionnelles, que ce soit les banques, les assurances et les courtiers doivent transmettre un rapport à la banque centrale. Notre tutelle c’est la banque centrale. Donc la banque centrale de temps à autre, elle nous soutient. Elle organise une formation et des rencontres dans lesquelles nous sommes consultés pour toutes les grandes décisions.

Pouvez-vous nous rappeler c’est un courtier d’assurance ?

Un courtier en assurances (ou courtier d’assurances) est un commerçant indépendant, servant d’intermédiaire dans une opération commerciale entre une compagnie d’assurances et le consommateur final.

Quelle est la mission principale du Courtier ?

La mission du courtier d’assurances, en tant que représentant de l’assuré (là où l’agent est représentant de la compagnie), est de fournir à l’assuré les contrats les plus adaptés à sa demande, sur des critères variés comme le type de contrat (assurance de biens ou assurance de personnes, contrats spécifiques…), le rapport garantie-prix, et d’autres critères divers.

Pour finir, avez-vous un message à l’endroit des assurés ?

Ce que je vais dire aux assurés, c’est de faire confiance aux courtiers. Le courtier c’est le seul qui peut mettre les compagnies d’assurances en concurrence, c’est le seul qui peut suivre les dossiers de sinistres. De la même façon que certains ont des avocats ou des médecins, chaque assuré aussi a droit à son courtier d’assurance. Si vous vous confiez à un courtier, vous avez beaucoup plus de chance que quand vous avez un sinistre que le dossier soit plus vite réglé.

Souvent les gens sont méconnaissant, il y a des contrats que la plupart des assurés ne comprennent pas. Donc quand il y a des sinistres, l’interprétation est compliquée. Ce qui fait que moi je conseille aux assurés de ce confiez au courtier ; Parce que quand vous avez un véhicule assuré, vous avez une maison à assurer, il va vous dire voici les produits qu’il faut prendre, voici les garanties qu’il faut prendre pour qu’en cas de sinistre qu’il n’y est pas de difficulté.

Je vous remercie !

Propos recueillis par Ibrahima Bah pour le Courrier de Conakry

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