L’Association Médias Intégrité Guinée (AMIG) a organisé une conférence ce jeudi 7 septembre 2021 à la Maison de la Presse de Guinée à Kipé Dadya dans la commune de Ratoma. L’objectif est d’apporter son soutien aux nouvelles autorités et leur faire des recommandations.

Le président de l’association, Samory Keïta, indique dans sa déclaration que l’AMIG nourrit l’espoir quant à la volonté annoncée par le CNRD de mener un combat hardi contre la corruption et ses pratiques assimilées et de rendre la justice indépendante : « A ce titre, l’association salue les engagements pris pour la mise en place d’un organe de contrôle et de moralisation de la gestion publique  et pour faire la lumière sur la gestion précédente à travers un  audit des comptes publics. Cependant, l’AMIG espère que ces engagements ne seront pas de vains mots et restera en alerte permanente pour dénoncer au cas échéant. »

Plus loin,  Samory Keita est revenu sur certaines activités réalisées par son association: « L’AMIG a fait plusieurs formations depuis sa création en 2014 par des professionnels des médias guinéens dans le domaine du journalisme d’investigation et du rapportage des cas de corruption et de pratiques assimilées dans les secteurs de la santé et de l’eau, entre autres. Des enquêtes menées dans ces domaines ont permis de déceler des cas de corruption et pratiques assimilées et qui ont fait l’objet de rapports déposés auprès de partenaires techniques et financiers comme le PNUD et au niveau de l’Etat où ils sont restés lettre morte.

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Espérant désormais que les engagements du Colonel Mamadi Doumbouya, notamment ceux contenus dans la charte de la transition publiée le 27 septembre 2021, et réitérés lors de sa prestation de serment et de son adresse à la nation, le 1er octobre, vont se traduire en actes concrets. Ceci pour permettre à la Guinée qui dispose d’importantes ressources minières et minéralières (bauxite, fer, or, diamant etc.) de sortir de sa situation actuelle.

« De nos jours, la Guinée fait partie des pays les plus pauvres du monde. Selon le dernier rapport de l’indice de développement humain (IDH) du PNUD, la Guinée occupe la 178ème place parmi 189 pays dans le monde. Pire encore, sur l’indice de perception de la corruption de Transparency International, en 2020, la Guinée est classée 137ème sur 180 pays, avec 7 points de recul par rapport au précédent classement. Cette triste réalité contraste avec l’engagement de l’Etat guinéen qui a pourtant mis en place des instruments juridiques pour lutter contre la corruption et renforcer la bonne gouvernance, à travers l’adoption en 2017 d’une loi anti-corruption et la ratification de conventions internationales comme celle de l’ONU relative à la lutte contre la corruption. Malgré tous ces garde-fous, la Guinée n’arrive toujours pas à combattre efficacement la corruption et ses pratiques assimilées, sans doute à cause d’un manque de volonté politique réelle. »

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Pour inverser cette tendance, l’AMIG recommande 5 points aux autorités de la transition:

« 1- Engager l’audit systématique de la gestion de l’ancien régime ;

2- Exiger la déclaration de patrimoine à tous les hauts fonctionnaires de l’Etat avant leur entrée en fonction et à la fin de leur fonction ;

3- Faire la lumière sur les dossiers de corruption et de détournements de fonds publics pendants devant les tribunaux (affaire de 200 milliards de Francs Guinéens au ministère de l’Enseignement technique, détournement des salaires de 2000 fonctionnaires de l’Etat, cas des 51 millions de dollars à l’ARPT, entre autres) ;

4- Assurer l’indépendance et l’autonomie financière des organes de lutte contre

la corruption, comme l’ANLC, la Centif (Cellule nationale de traitement  d’informations financières) et la Cour des Comptes ;

5- Réhabiliter la Loi d’accès à l’information publique pour faciliter le travail des journalistes d’investigation en Guinée. »

Ibrahima Foulamory Bah pour lecourrierdeconakry.com


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