La poterie est un métier pratiqué depuis les temps anciens dans la localité de Kankan. De nos jours, certaines braves femmes engagées parviennent à gagner tant bien que mal leur vie dans ce métier, bien que délaissé à cause des effets de la modernité. Mais pour transformer la terre en récipient, elles sont confrontées à d’énormes difficultés.

Retranchée dans les confins du quartier Senkefran, Aicha Bayo âgée d’une soixantaine d’années, pratique la poterie depuis quatre ans. Dans sa cour, sont exposés plusieurs objets, des jarres, des pots et plusieurs autres sortes de récipients biens cuits et décorés. Une fois endurcis, ces objets sont destinés à la vente sur les différents quartiers de Kankan.

 Elle explique les techniques de fabrication des pots : « Pour la fabrication des jarres, nous allons chercher des vieux récipients fabriqués à l’aide de la terre. On les envoie à la maison pour les pulvériser. On les mélange avec la terre à l’aide de nos pieds. Après on fabrique maintenant les jarres et autres récipients. Cela peut durer un mois. Après on va chercher du bois mort pour les brûler avant de les envoyer au marché pour vendre ».

De la fabrique à la commercialisation, les difficultés sont dans le métier de poterie à Kankan notamment celles liées au manque de matériel, sont énormes : « Nous souffrons beaucoup du manque de bois mort pour cuir les pots, aussi après avoir mélangé les vieux récipients et la terre, nous n’avons pas un engin pour assurer le transport. Si nous négocions les gros-porteurs cela nous coûte une grosse somme. Donc nous appelons les autorités à nous venir en aide. »

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En bordure du grand marché de Kankan, depuis fort longtemps, des femmes viennent chaque jour exposer leurs produits issus de la poterie, un métier qu’elles exercent en plein temps avec beaucoup de passion et d’habilité. Les dames potières du grand marché « lofeba » préfère étaler leurs marchandises à la bordure de l’édifice, une traduction qu’elles s’évertuent à perpétuer de génération en génération, selon Mme Doussou rencontrée en pleine activité de commerce à audit endroit : « C’est nos arrière-grand-mères qui occupaient cette place. Après elles, c’est nos mères qui ont suivi et aujourd’hui c’est à notre tour. Demain c’est nos enfants qui nous remplaceront. C’est comme ça qu’on évolue depuis de nombreux années ».

Même s’il semble assez curieux, ce choix n’est pas fortuit. C’est garantir l’exposition de leurs produits à la vue du grand public que les dames ont toujours opté pour rester à l’extérieur de ce marché. Durant la période de rénovation dudit marché, elles ont été obligées, comme les autres marchands, d’aller s’installer ailleurs.

A rappeler que tout comme la sculpture, ce métier est en voie de disparition à Kankan.

Mamadi KABA depuis Kankan pour lecourrierdeconakry.Com                          

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