Le jeune Abdoul Gadiri Diallo qui serait tué par balles hier, a été inhumé ce jeudi au cimetière de Carrière dans la Commune de Matam sans que le corps ne soit autopsié.
Selon Abdoulaye Djibril Diallo, le grand frère du défunt c’est la famille qui a demandé à ce que le corps soit restitué pour être enterré sans l’autopsie.
« Imagine chaque matin tu penses à ton enfant, il est couché, il n’est pas enterré, ça ce n’est pas facile à digérer. On a demandé au médecin de nous remettre le corps si c’est possible. On préfère de l’enterrer au lieu de faire une autopsie. Parce que, cette autopsie ne sert à rien. Il n’y a pas de justice. Tous les enfants tués dans les manifestations, ont été autopsiés mais après ça rien ! Et il était gravement blessé parce que là où la balle est au niveau du ventre, c’est complètement ouvert. L’intestin était au dehors. C’est pour cette raison qu’on a décidé de récupérer le corps. »
Ces tueries sont devenues monnaie courante dans la capitale guinéenne. Il suffit une petite manifestation pour voir des enfants perdent la vie. Sur ce, Abdoulaye Djibril Diallo interpelle les autorités du pays.
« Ce qu’on demande aux autorités, c’est d’arrêter de tirer sur les enfants avec des balles réelles parce que ce n’est sont pas des rebelles. Ils ne sont pas armés. Nous nous remettons à la volonté divine. Mais on ne pardonnera jamais. S’il n’y aura pas la justice ici, il y aura la justice à l’au-delà »
S’exprimant difficilement, sa mère Mariama Kesso Diallo s’en remet à Dieu. « J’ai pardonné mon fils. Mais je ne pardonnerai jamais l’assassin de mon enfant. Mon seule et unique enfant que j’avais. Je lui ai laissé entrain de dormir. Je suis allée à un décès, je trouve que mon enfant est décédé. »
Selon des témoignages que nous avons reçus sur place, ils sont quatre jeunes qui auraient été touchés par balles hier dont Abdoul Gadiri Diallo . Tous ont été admis à l’hôpital où ils suivent actuellement des soins.
Ibrahima Foulamory pour Lecourrierdeconakry.com