En Guinée près de 97% de femmes âgées entre 15 et 49 ans ont subi l’excision. Malgré son interdiction par la loi, l’excision reste une pratique ancrée dans la culture des Guinéens depuis la capitale Conakry jusqu’à l’intérieur du pays. Les arguments des auteurs sont entre autres : Les croyances liées à la religion et aux mythes, le contrôle de la sexualité des femmes et la pérennisation de la tradition culturelle.

Cependant au fil des ans, et grâce à l’impact de la mondialisation, les mentalités commencent à changer. Mais si certaines personnes condamnent et renoncent à l’excision d’autres continuent à l’exercer et la défendre. Du côté des chefs religieux, la question divise encore.

Contrairement au Christianisme, c’est au niveau de l’Islam que les gens ne sont pas du tout d’accord sur ce sujet.

El Hadj Aboubacar Camara, imam dans une mosquée à Kaloum : « Lorsque le Prophète Mohammad (PSL) a quitté la Mecque pour Médine, il a trouvé une femme en train de pratiquer l’excision, il lui a dit de faire doucement sans trop enlevé. A son époque, il n’a jamais interdit l’excision. Dans l’Islam, l’excision est une bonne chose. Puisque cela purifie les femmes. L’excision permet à la femme de contrôler son désir sexuel ».

Toutefois, il n’est pas prescrit dans le Coran que l’excision est autorisée ou pas. Mais le Prophète ne l’a pas aussi interdit.

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Quant au Père Apollinaire, Cécé Kolié Curé de Saint Robert de Koloma, il indique que : « L’Église ne parle pas de l’excision comme telle, mais l’Eglise est contre toute situation qui diminue l’homme ou la femme. A partir du moment où l’excision est une mutilation génitale, l’Eglise est contre. Puisque ça diminue la femme, ça diminue sa sensibilité. Nous savons que cette partie génitale qu’on supprime est très importante dans la vie sexuelle de la femme. Pourquoi supprimer ? ça apporte quoi ? ».

Il faut noter qu’au niveau du Secrétariat Général des Affaires Religieuses, le discours est clair ! L’excision est bannie et condamnée par ces autorités religieuses qui mènent d’ailleurs beaucoup d’action de sensibilisation pour mettre fin à cette pratique en Guinée.

« Certains pensent que c’est de la sonna(ndlr : tradition), c’est religieux ou coutumier. Pour abandonner les mutilations génitales. Il faut un processus puisque c’est une norme sociale. Chaque années nous menons des campagnes de sensibilisation sur l’abandon de la mutilation génitale féminine, ». soutien, El Hadj Aboubacar Sidiki Nabé, responsable au niveau du Secrétariat Général des Affaires Religieux.

Plus loin il ajoute « On a fait une rencontre avec tous les leaders religieux, on a fait une fatwa interdisant la pratique de l’excision. Malgré cela, il y a certains leaders qui font la promotion de cette pratique. C’est pourquoi, nous avons demandé aux médias de ne pas permettre à quelqu’un de faire la promotion de l’excision dans les radios ou à la télé. »

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A cause des mesures prises par l’État guinéens, les auteurs de cette pratique utilisent désormais de nouvelles approches pour faire l’excision. Il s’agit bien d’une forme de violence faite aux femmes.

Une chose est sûre, l’excision et interdite par la loi et passible de trois mois à deux ans de prisons assortis d’une amende allant jusqu’à de 200 millions de francs guinéens.

Monia Briggs

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