Les élèves ont droit à trois mois de vacances après neuf mois passés en classe. Mais tous les élèves n’en jouissent pas forcément. A N’zérékoré, capitale de la région forestière comme d’autres villes, beaucoup d’élèves mettent cette période à profit pour mener des activités génératrices de revenus. C’est leur façon eux de préparer la rentrée scolaire.
Depuis la fermeture des classes, on rentre des élèves un peu partout à travers la ville. Pendant que leurs amis sont dans salles de classe pour les cours de vacances, eux, ils sont contraints de faire différentes activités pour compléter les efforts de leurs parents.
Les plus grands s’investissent dans le lavage auto, aide mécanicien dans les garages ou gérant de cabine téléphonique communément appelé télé-centre. D’autres font dans le taxi-moto.
« Je me débrouille au lavage ici pour pouvoir subvenir à certains de mes besoins. Je fais ça pour décharger un peu mes parents » explique Alassane Barry, élève de terminale.
Quant à Pépé Camara, il a choisi de conduire un taxi moto. Pour c’est la meilleure alternative pour aider ses parents à supporter les charges de la rentrée scolaire.
‹‹ Pendant les vacances, il faut qu’on cherche des motos pour faire le taxi afin d’aider les parents. Il ne faut pas qu’on tende toujours la main aux parents pour acheter des cahiers, des sacs, ou d’autres fournitures scolaires ›› confie-t-il.
La plus part du temps ces motos sont loués sur la base d’une entente avec des propriétaires de moto. Chaque fin de journée est sanctionnée par le dépôt d’une recette.
‹‹ Chaque jour, tu dois donner une recette de 40 000 GNF au propriétaire de moto. Le reste, tu te débrouilles avec » ajoute Pépé Camara.
Chez les plus jeunes et les filles, le cirage et le petit commerce est le choix favoris. Saran Camara, 10 ans révolu, elle vend des sachets d’eau et rend compte à sa mère.
« Le peu d’argent que je gagne, je donne ça à ma mère pour garder. A la fin des vacances c’est ce qu’elle complète pour acheter mes fourniture scolaires » explique-telle.
Au niveau du lavage auto, le partage se fait sur chaque engin nettoyé é et le prix est fixé selon le degré de saleté de l’engin à laver, explique Alassane Barry.
Ces activités ne sont pas sa mésaventure. Les jeunes rencontrent des clients indélicats selon eux. Selon Alassane, certains refusent de payer leur travail.
« Parfois on peut laver des engins, quand le propriétaire vient il refuse de payer l’argent en disant que ce n’est pas bien lavé ».
selon le rapport sur la pauvreté et les inégalités en Guinée (1994-2012), la préfecture de N’zérékoré des régions de la Guinée où plus 50 % des ménages sont touchés par la pauvreté.
Mamady 2 Camara, correspondant à N’Zérékoré.