Depuis quelques mois maintenant, l’on constate une nouvelle vague d’immigration de nombreuses femmes et des enfants des préfectures de Télémélé, Gaoual et de Boké vers la Guinée-Bissau ; un pays voisin de la Guinée. Pour les candidats et candidates à cette pratique, ils se rendent en Guinée Bissau à la recherche du bien-être.
Selon nos informations, au moins 200 personnes partent par jour. Elles s’embarquent dans des pik-up ou dans des camions.
Les femmes rencontrées à Sangarédi une sous-préfecture de Boké, qui est le point de transit de ces personnes justifient leur démarche par la pauvreté « extrême » qu’elles traversent dans leurs localités respectives.
Cette pratique inquiète Ibrahima Sappy Diallo originaire de Bowé, une des localités victime de ce flux migratoire : « je demande aux autorités de haut niveau, les bailleurs de fonds et des personnes de bonnes volontés de nous venir en aide pour freiner ce phénomène indigne, préoccupant et péril » a-t-il indiqué.
Pour ce jeune l’argumentaire des femmes est tout à fait le contraire de la réalité sur le terrain : « Pendant que ces femmes et enfants vident leurs villages d’origine pour la Guinée-Bissau, elles laissent des terres fertiles et cultivables, des fleuves et marigots intarissables, des français plaines non aménagés, des plantes fruitiers, (mangues, oranges, bananes, citrons…) qui pourrissent derrières elles et se lancent dans des activités pénibles et infructueuses pour la simple raison d’avoir une somme d’argent de 500.000, ou 1000.000 de francs guinéens qui ne peuvent même pas avoir plus de 2 ou 5 sacs du riz. C’est triste mes chers », a-t-il déploré.
De son côté, le Maire de la sous-préfecture de Sangarédi, Mamadou Houdy Bah interpellé par cette situation a annoncé la prise en compte de la couche féminine dans le plan d’actions de cette Commune : « C’est un constat vraiment très bizarre que nous éprouvons. C’est à notre fort étonnement qu’on voit cette vague de femmes avec des enfants qui transitent Sangarédi pour aller en Guinée Bissau. C’est un fait qui nous inquiète beaucoup parce que ces deux couches sont exposées aux intempéries de la nature. De notre côté, nous allons entamer très bientôt des sensibilisations dans l’éducation de cette communauté, parce que ce n’est pas en allant là-bas seulement qu’on peut survivre, on peut réaliser des activités sur place et pouvoir vivre. Il est prévu dans notre budget d’aider cette communauté à travers des groupements d’intérêts économique. Cela permettra aux femmes de s’occuper de leurs enfants dans l’Education ».
Si certaines femmes reviennent après la période de ramassage d’acajou en Guinée-Bissau, d’autres y restent définitivement, en laissant leurs maris et certains de leurs enfants aux villages.
Monique Curtis pour lecourrierdeconakry.com