Ce mercredi 9 avril 2020, une bonne partie du quartier Briqueterie de la commune urbaine de Kankan s’est réveillé sur le choc en apprenant que dans la nuit du 8 avril 2020, la patrouille pour respecter le couvre-feu s’est attaquée à des citoyens aux environs de 20 heures. L’acte s’est passé précisément dans le secteur 1 dudit quartier à la cité Galaxie.
Hier nuit aux environs de 20 heures, les forces de sécurité ont fait éruption dans certaines familles à la Briqueterie, un fait qui a abouti à des exactions. Nestor Toro, larmes aux yeux, explique : «Hier nuit vers 20 heures j’étais dans ma boutique, j’ai vu les pick-up passer à toute pompe. Dès qu’ils sont passés, j’ai dit à madame de fermer le conteneur. Moi j’ai pris la moto, je suis venu chez ma tutrice. Quand j’ai garé la moto pour donner la recette de la journée, j’ai vu des militaires commencer à entrer et ils m’ont frappé. Je dois faire la radio.»
Jean Paul Delamou est une autre victime. Elle explique sa mésaventure au sein du camp Soundiata Keita de Kankan : « Hier nuit ma femme revendait dans sa boutique, moi j’ai garé ma moto pour passer chez mon frère. C’est à là, tout d’un coup, que j’ai vu un pick-up de militaires. Ils ont dit ‘’Ah tu faisais partie’’. Je leur ai demandé à quoi font-ils allusion ? Ils m’ont dit que je fais partie d’un groupe de brigands. Je leur ai dit que je n’en étais pas un et pour preuve, je leur ai montré ma femme et moto qui est garée. Ils m’ont bastonné, m’ont blessé au niveau de la main, au dos et ils m’ont trainé par terre. C’est à cause de cela qu’il y a ces égratignures sur ma main. Ils m’ont dit qu’il faut maintenant qu’ils m’envoient au camp. Ils m’ont embarqué. »
Jean Paul Delamou lance un appel au service de sécurité pour le respect des citoyens : « Je dis aux autorités militaires de faire doucement parce que nous ne sommes dans un pays où l’insécurité bat son plain car ce n’est pas la loi de la jungle. Ils doivent nous respecter.»
Oumar Condé depuis Kankan pour lecourrierdeconakry.com