Accueillis en 2008 par les sages de la préfecture de Lola (située au sud de la Guinée), les éleveurs étrangers venus du Mali, du Burkina et autres, sont devenus très gênants pour les paysans. Aujourd’hui, la cohabitation est très compliquée entre les autochtones et les bouviers qui sont plus de 200 personnes avec 36534 têtes de zébus dans ladite préfecture. Durant ces dernières années, plusieurs personnes ont perdu la vie à cause de ce conflit entre paysans et éleveurs.
Lors d’une conférence de presse animée en ce début de semaine à Conakry, le comité de crise sur les zébus a dénoncé les problèmes que les paysans subissent à Lola plus précisément dans la localité de Lainé.
Selon les intervenants, les zébus ont détruit de nombreux champs et plantations des agriculteurs. Cela au vu et au su des autorités locales qui d’après eux, sont incapables de trouver une solution à ce problème qui perdure. Le pire, en cas de protestation, les paysans sont arrêtés et emprisonnés. Lors d’une manifestation tenue au mois de janvier dernier, au moins 71 personnes ont été arrêtées et envoyées immédiatement dans les prisons de Conakry et de Kindia, dit-on.
« Ça fait plus d’une décennie que les zébus sont venus avec leurs propriétaires. Mais au départ c’était des éleveurs qui étaient venus par courtoisie. Ils ont demandé aux parents qu’ils veulent s’installer à Lainé. Les parents ont accepté, ils ne savaient pas que c’était des zébus, ils pensaient plutôt que c’était la race Ndama comme ce qu’on a dans notre pays. C’est après que les gens ont compris que c’est la race zébu qui vient détruire les plantations. Depuis ce temps jusqu’à présent, il y a beaucoup d’incidents et des morts. Il y a beaucoup d’arrestations, certains sont en train de mourir à petit feu en prison. Donc aujourd’hui, on ne peut plus cultiver à Lainé. Chaque année, il y a un incendie dû au feu précoce. Ils (bouviers) ont dévasté la forêt. Chaque fois qu’ il y a un problème, c’est le paysan qui est arrêté et emprisonné. Mais si c’est un bouvier, il n y a pas de jugement. Donc nos parents sont en train de souffrir. Aujourd’hui, les enfants ne peuvent pas aller à l’école parce que certains enseignants ont été emprisonnés avec d’autres élèves. Les autres parents ont pris la fuite, le village est vidé. Depuis que les bouviers sont venus au village, il y a environ 6 morts mais lors du dernier incident, il y a eu un cas de mort et des blessés par balles.  » a-t-il expliqué de parler des autorités locales.
« Les autorités ont promis de trouver une solution en construisant un local pour les bouviers où ils doivent garder les zébus. Mais les zébus ne peuvent pas vivre dans les enclos. Parce que ce ne sont pas des ruminants. La race ndama c’est possible mais avec les zébus c’est impossible ».
A ce jour, le collectif des avocats exige la libération immédiate des personnes arrêtées qui croupissent en prison à des centaines de kilomètres de la préfecture de Lola.
Me Daniel Haba « Nous voulons que ceux qui ont été emprisonnés qui ont été placés bien avant le mandat de dépôt du juge d’instruction soient libérés. Ces gens ont été emmenés en prison avant que le juge d’instruction ne soit saisi. Nous souhaitions vivement que les 71 personnes soient libérées. » a-t-il insisté.
Ibrahima Soya

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