La presse guinéenne traverse actuellement l’une des pires périodes de son histoire. Depuis vers la fin de l’année 2023 plusieurs médias privés ont du mal à fonctionner normalement. Des radios brouillées et des chaines de télévisions sont retirées des bouquets canalplus et startimes. Des sites d’informations bloqués et l’accès à l’internet fut longtemps restreint par les autorités de la transition. Cela occasionne ainsi le manque de ressources et le départ imminent des partenaires. Par conséquent, plus de 500 travailleurs se trouvent aujourd’hui au chômage. En plus de nombreux emplois sont sérieusement menacés à cause de la non rentabilité des médias. En dépit de cela, ces médias continuent à payer des charges vis à vis de l’Etat guinéen notamment à l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications. Les factures de l’ARPT et d’EDG sont estimées à des coûts de milliards de gnf par an.

Face à cette situation qui perdure, les représentants de Reporters Sans Frontières (RSF) ont fait une conférence ce vendredi 22 mars à Conakry pour dénoncer cet état de fait et d’apporter leur soutien aux confrères guinéens.

Selon Sadibou Marong, Responsable Bureau Afrique RSF, c’est injuste de museler la presse privée guinéenne qui travaille avec beaucoup de professionnalisme. Mais surtout de priver les téléspectateurs et les auditeurs d’une information de qualité. C’est pourquoi  l’association Reporters Sans Frontière est venue rencontrer les autorités guinéennes de la transition pour trouver une solution à ce problème. Car à date, les entreprises de presse n’en peuvent plus. Certaines sont déjà à l’arrêt.

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« Je suis particulièrement triste. C’est anachronique de priver des médias de fonctionner. L’environnement économique est très compliqué…RSF lance un appel au président de la transition, Mamadi Doumbouya. Il ne faut pas tuer le journalisme en Guinée. Il est important que tous les médias privés reprennent pour offrir l’information de qualité à la population » a souhaité M. Marong.

D’après le directeur général du groupe Djoma, Kalil Oularé, le brouillage des ondes est fait pour impacter négativement mais surtout pour appauvrir les médias qui dérangent la junte militaire.

« L’ARPT n’a aucun droit de brouiller nos médias. A Djoma, les factures de l’Etat sont payées. L’ARPT reçoit 20 millions gnf…Il faut lutter ensemble pour la survie de la presse. Aucun modèle économique ne peut résister à cette situation. Il faut que la justice puisse nous aider. »

Dès après sa nomination à la tête du gouvernement, le Premier ministre Bah Oury a reçu en audience les patrons de presse. Le nouveau locataire du palais de la Colomb qui veut privilégier l’apaisement, promet de faire face à cette problématique des médias privés.

Ibrahima Soya

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