La stabilisation des prix de denrées alimentaires de première nécessité fait l’objet de débats entre le gouvernement de la transition et les opérateurs économiques de la Guinée. Ces débats ont abouti à la signature d’un protocole d’accord entre les acteurs concernés.

La signature du protocole d’accord s’est tenue au ministère du Commerce, de l’Industrie et des Petites et moyennes entreprises ce vendredi 20 janvier, entre la direction générale des douanes, la direction nationale du Commerce intérieur et de la concurrence et la chambre du commerce, d’industrie et d’artisanat de Guinée.

La rencontre a été présidée par les ministres Louopou Lamah et Dr Lanciné Condé du Budget. Selon la cheffe du département du Commerce, Madame Louopou Lamah, cet accord a pour but de définir des engagements des parties dans le cadre du dédouanement et de la commercialisation des denrées de première nécessité sur le marché guinéen.

Elle précise que ce protocole d’accord est l’aboutissement des travaux de la commission mise en place le 13 janvier dernier, composée des représentants de la direction générale de la douane, du patronat à travers la chambre de commerce pour la stabilité des prix des denrées alimentaires. Elle indique que cette convention permettra de s’approvisionner correctement en produits de première nécessité, en quantité, mais aussi en qualité, sur le marché guinéen pour le bonheur des consommateurs. C’est pourquoi elle a tout son espoir sur les opérateurs économiques, quant au respect des engagements, conformément aux clauses.

« Nos attentes vis-à-vis de la chambre, c’est de pouvoir d’abord sensibiliser les adhérents, tous les commerçants pour qu’on mette en avant le patriotisme. L’on ne peut pas gagner en mettant en tête que les conditions sont difficiles, il faut un sacrifice. Nous comptons donc sur eux, pour que les prix soient stabilisés sur les marchés, pour que les prix sur lesquels nous nous sommes convenus soient respectés », a souhaité la ministre du Commerce, Madame Louopou Lamah avant d’annoncer, à cette occasion, la création d’une commission d’évaluation et de suivi par son département, pour pouvoir s’assurer de l’applicabilité des prix sur l’ensemble du territoire guinéen.

Le ministre du Budget à quant lui a laissé entendre que ce protocole scellé entre ces différentes directions, est une matérialisation de la vision du Président de la transition, qui a un regard bien orienté sur l’amélioration du panier de la ménagère.

Dr Lanciné Condé a saisi l’opportunité pour rappeler que cette capacité du gouvernement à regrouper l’ensemble des acteurs économiques vise à trouver un terrain d’entente sur ce que le Gouvernement peut faire comme concession et ce que les opérateurs économiques peuvent, eux aussi, pour que la vie reste soutenable en Guinée.

Le président de la chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat de Guinée, Mamadou Baldé, représentant les importateurs et opérateurs économiques du pays, se dit satisfait de la manière dont les choses se sont déroulées pendant cette signature.

Pour lui, ce protocole validé par l’ensemble des parties prenantes est l’émanation de la volonté de tous les importateurs et opérateurs guinéens. Il promet à cette occasion de s’impliquer davantage et d’accompagner toutes les initiatives qui s’inscrivent en droite ligne pour le bien-être de la population guinéenne.

Pour sa part, le Directeur général des douanes, Général Moussa Camara a rassuré en tant qu’acteur clé de l’économie nationale de tenir à ses engagements notamment l’application de la valeur de 100 dollars pour une tonne de riz et de 200 dollars pour une tonne de sucre et cela quelque soit la situation.

Il souligne ainsi que ces engagements auront des impacts considérables sur les recettes douanières, mais pour lui, c’est une nécessité aussi de maintenir le prix abordable pour les produits de première nécessité sur le marché guinéen.

Si ces travaux d’une semaine ont abouti à la signature de ce protocole d’accord entre opérateurs économiques et Gouvernement à travers le département du commerce, l’application sur le terrain, de Conakry à l’intérieur du pays, constitue un autre facteur. Ceci dit, une lourde responsabilité reviendra à la direction nationale du commerce intérieur et de la concurrence, qui, devra jouer un rôle de veille.

C’est pourquoi son directeur Émile Yombouno ne manque pas de stratégies, devant renforcer ce contrôle. Il a, à cette occasion, promis de relancer son dispositif de suivi sur toute l’étendue territoire guinéen afin que sa direction puisse jouer pleinement son rôle pour aboutir à la stabilisation des prix, mais aussi informer et amener les gens à respecter les prix.

Ibrahima Foulamory Bah pour lecourrierdeconakry.com