Les femmes de média de N’Zérékoré sont-elles marginalisées ? En tout cas c’est ce que certaines d’entre elles affirment. Rencontrées par la rédaction locale du courrierdeconakry, ces femmes n’ont pas caché les difficultés qu’elles rencontrent dans leurs différentes stations.

Elles sont une dizaine de femmes qui travaillent dans les différentes radios de N’Zérékoré. Parmi elles, on rencontre des reporters, des animatrices d’émission, et des techniciennes. Mais peu d’entre elles occupe des postes de responsabilité.

« Les femmes ne sont pas considérée dans les radios à N’Zérékoré. On est minimisées non seulement par les responsables mais aussi par nos collègues hommes journalistes. Ils refusent de nous donner des postes de responsabilité. Quand une émission leur semble pertinente, ils la confient aux hommes. Nos collègues journalistes se croient aussi supérieurs à nous« , dénonce Bébé Vassy Fofana, animatrice à la radio Zaly FM Liberté.

Et de poursuivre: « J’étais responsable du service des langues. J’ai occupé ce poste pendant au moins trois ans. Mais un jour, je suis venue trouver une note de service qui me remplaçait par un homme. Je ne sais pas pourquoi et je n’ai pas cherché à le savoir. Parce qu’à ma connaissance je n’avais jamais été reprochée de quelque chose« .

En dépit de la marginalisation, ces femmes se disent confrontées à d’autres difficultés au sein des radios. Il s’agit du harcèlement sexuel.

« Il y a d’autre problèmes qu’on rencontre. C’est le harcèlement sexuel. Le plus souvent c’est le directeur de la radio ou le rédacteur en chef qui te demande de sortir avec lui. Parfois ce sont les collègues de travail qui te fatiguent. C’est trop compliqué pour nous les femmes« , confie Luopou Sidibé, journaliste animatrice à la radio Emergence Fm.

« Ces difficultés ne se limitent pas à l’intérieur des stations », ajoute Luopou. Selon elle, « même sur le terrain nous rencontrons des problèmes. Quand tu vas pour rencontrer quelqu’un, soit il ne t’accorde pas d’importance ou il prend ton numéro pour te faire la cour après« .

Mais malgré ces difficultés, ces femmes ne comptent pas abandonner leur métier qu’elles disent avoir choisi par passion. Elles se disent engagées à inverser la tendance actuelle en montrant leur valeur.

 Mamady 2 Camara, correspondant à N’Zérékoré