A l’occasion d’une conférence de presse organisée par l’Association des Victimes de Camp Boiro (AVCB) le week-end dernier, Tierno Monénembo se dit très écœuré de la décision des nouvelles autorités rebaptisant l’aéroport international Ahmed Sékou Touré. Il estime que cet acte est un « coup de poignard dans le dos de la démocratie guinéenne ».

En effet, d’après l’écrivain, le premier président de la république de Guinée est un dictateur sanguinaire, qui ne doit pas être célébré comme un héros au détriment des victimes de son régime.

« Bien évidemment comme tout le monde, je suis écœuré de cet acte ignoble, c’est un coup de poignard dans le dos de la démocratie guinéenne. C’est aussi ce puissant facteur de division qu’on a jamais donné dans ce pays depuis l’indépendance. L’écœurement ne suffit pas. La colère ne suffit pas dans le contexte, dans les circonstances. Ce qu’il faut dire et c’est très important à dire maintenant, c’est que cet acte est complètement illégal. Le Colonel Doumbouya n’a aucun pouvoir, aucune légalité, aucune légitimité pour baptiser ou débaptiser un lieu en république de Guinée. Colonel Doumbouya n’est pas un président de la république, c’est un putschiste. Il est là parce qu’il nous a débarrassé du régime néfaste d’Alpha Condé. On l’a applaudi pour cela. Il n’a aucune légitimité, il n’est pas président de la Guinée. Il n’a rien à décréter. Rien ! Ça, c’est très important à dire parce que la Guinée fonctionne à l’envers. » dit-il

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Poursuivant ses interventions, Tierno Monenembo ne décolère pas : « Colonel Mamady Doumbouya est dans l’illégalité la plus totale. Son acte est plus illégal que le 3ème mandat d’Alpha Condé. Si on était dans un pays normal, il aurait été destitué et foutu en prison mais la Guinée n’est pas normale. Il faut la rendre normale dans le combat[…]il faut se battre[…]tout le monde doit se battre. Il faut que les démocrates de ce pays se lèvent et se battent contre ces gens qui considèrent la Guinée comme leur propriété privée qui agissent tout seul par décret à la place du peuple. Ce combat doit être mené quel que soit le prix… Il faut que les guinéens sortent de la léthargie et de la résignation. Ayons le courage, d’affronter les barbares. On ne discute pas avec les barbares, les barbares on les combat et ce combat doit commencer dès maintenant. » a -t-il persisté.

Il termine ses propos en encourageant l’AVCB,  à accélérer la procédure judiciaire dont les membres de cette association ont envisagé d’entamer dans les prochains jours.

Ibrahima Foulamory Bah

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